Mieux appréhender le changement : Décryptage de la courbe du deuil

Nous avons beau savoir que tout dans la vie est impermanence, les changements qui se produisent au niveau personnel mais aussi professionnel (qu’ils soient individuels, collectifs, organisationnels, etc.) génèrent une réponse émotionnelle qui sera fonction de l’intensité de sa charge, du temps et de notre capacité à l’assimiler en tant qu’individu unique.
Regardons quelle forme cela peut prendre dans la sphère professionnelle.

Courbe du deuil

Ce cheminement passe par plusieurs étapes, selon la  « courbe du changement » ou « courbe du deuil »,  inspirée des travaux d’Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre et psychologue suisse. Courbe du changement d'Elisabeth Kübler-Ross

Ce processus, comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessus n’est pas linéaire : c’est une courbe avec sa phase de descente, un point au plus bas, avant de remonter.

On peut considérer que tout changement vécu dans l’organisation implique une forme de deuil : il pourra s’agir du départ d’un ou plusieurs collègues, d’un responsable hiérarchique, d’un changement de service, division ou site, d’une mutation, de l’abandon d’un projet engagé, d’un processus de restructuration interne ou encore crise sanitaire.

Ce qui signifie tout ce qui marque symboliquement la fin de quelque chose. Parce qu’il est très important de prendre conscience, que le changement, même lorsqu’ il est souhaité par la personne, s’accompagne invariablement d’un sentiment de perte !

L’état de choc

C’est le moment précis auquel survient la perte. Ce moment se caractérise une forme d’atonie émotionnelle qui précède la prise de conscience de sa réalité. C’est vrai, qui aurait pu imaginer que l’humanité tout entière ou presque pourrait se retrouver à la merci d’un virus encore inconnu il y quelques mois… Aussi surprenant puisse-t-il être, cet état de choc est donc tout à fait logique et normal.

Le déni

C’est le refus de reconnaître et d’affronter la réalité de la perte.

« Ce n’est pas possible, c’est une blague ! Ils ne vont pas nous demander ça ? C’est impossible, nous n’y arriverons pas. Allons, ne nous inquiétons pas, ils vont trouver une autre solution. »

Avouons-le-nous, nous sommes bon nombre à s’être fait cette réflexion.

La colère

Cette phase démarre une fois que nous avons réalisé que ce n’était pas une blague.

Alors que la phase de déni se termine. La phase de colère se caractérise par une réponse émotionnelle forte qui doit être exprimée ! (La colère fait malheureusement partie de ces émotions encore trop souvent qualifiées de « négatives »)
Et là tout y passe : La direction, le gouvernement, les manager, les autres salariés… On se lâche, on s’emporte. On va chercher un coupable contre qui s’acharner, et il va prendre cher.

Le fait de chercher des coupables de manière irrationnelle veut dire que nous prenons conscience d’être confronté à un changement radical, pour répondre à une menace pour laquelle nous n’avons pas encore de solution. Les émotions prennent alors de plus en plus le pas et voilà pourquoi la colère peut en effet s’exprimer à tout va…

Nous ressentons alors une grande fatigue : la colère nous a épuisé.

La peur

Nous rentrons maintenant dans une nouvelle phase qui est celle de la peur. La peur est directement liée à notre survie, et c’est une phase difficile à passer.

Nous prenons conscience que notre vie est en jeu, nous réalisons que nous pouvons mourir, perdre les habitudes que nous aimons, perdre notre travail, notre entreprise, notre position sociale…

La tristesse

Vient maintenant la tristesse, le temps du repli sur soi : C’est le moment où l’on se rend compte que malgré nos tentatives de marchandage la réalité s’impose à nous. La colère fait place à un sentiment de tristesse qu’il conviendra également de verbaliser.

Le besoin de changement

Ces 3 émotions, la colère, la peur et la tristesse sont éprouvantes : ce sont des émotions que nous n’aimons pas ressentir et qui pourtant une fois vécues vont être essentielles parce qu’elles vont vous permettre d’amorcer le changement, et de repartir en avant.

L’acceptation

Naturellement comme vient le moment où nous choisissons de porter notre regard vers le futur, ce qui signifie que nous entrons dans la phase d’acceptation. Nous commençons à considérer les choix possibles au présent et imaginer les nouvelles façons de nous adapter qui font sens pour nous.

L’acceptation : « On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement » M. Proust.
Maintenant vient le dernier mouvement du processus. Après avoir peut-être procédé à quelques essais qui permettent pas à pas d’amorcer confortablement le renouveau. La réalité est comprise, éprouvée et acceptée et permet d’évoluer vers autre chose.

Les signes précurseurs d'une amorce d'acceptation se distinguent par des discours de type "marchandage" ou "négociation" : " Ok, mais laissez-moi un peu plus de temps " ; " Ok, mais à telle condition " ; " Bon... Puisque c'est ainsi... " ; " De toute façon, je n'ai pas le choix... " ; " Finalement, je peux peut-être y trouver mon compte " ; " Je veux bien essayer, mais si ça ne fonctionne pas, on recommence comme avant ", etc.

Il est à noter que selon Elisabeth Kübler-Ross les étapes ne sont pas forcément traversées par le sujet selon un ordre linéaire. On peut simplement indiquer que chaque phase doit être vécue quelque soit le niveau d’inconfort généré afin d’achever le processus de deuil.

La sérénité / Nouvelles forces

Arrivés à ce stade, nous avons compris et intégré le changement. Comme nous nous sommes adaptés et changés notre façon de faire, voilà pourquoi nous retrouvons énergie et motivation.

Les périodes difficiles sont des opportunités de mieux se connaître, faire face à ses zones d'ombres et apprendre à se dépasser, trouver de nouvelles ressources en soi. C'est également l'occasion de prendre pleinement conscience de l'importance du collectif et de la solidarité dans l'entreprise.

Bien entendu, vous avez remarqué que la courbe est plus haute à la fin qu’au démarrage parce que vivre cette courbe, c’est passer d’un état d’hier à un état de demain qui sera davantage en croissance, puisque nous aurons redéfini nos priorités, nous aurons redonné un sens à notre vie, à notre travail.

Pourquoi accompagner le changement ?

CRISE, OPPORTUNITE ET DECISION

Pour les japonais, le mot crise est constitué de deux idéogrammes Wei (danger) et Ji (opportunité). C’est le paradoxe d’une crise : c’est une situation difficile qui permet de saisir de nouvelles opportunités et de rebondir.
En français le mot vient du grec « Krisis » qui signifie « décision ».

Que ce soit un changement dans l’organisation de l’entreprise, un déménagement de locaux, un nouveau process, le départ d’un ou de plusieurs collaborateurs, le rachat par une entité extérieure, de nouveaux défis, une délocalisation de service ou une crise sanitaire… Vous avez conscience qu’il existe de nombreuses situations qui peuvent avoir une incidence sur la performance de l’entreprise.

Le fait que salariés, dirigeants, ou manager, passerez-vous aussi par les différentes phases de la courbe du deuil avancée par le Dr Elizabeth Kubler- Ross nous montre qu’accompagné efficacement le changement permet de sécuriser de manière cohérente et en toute confiance votre activité.

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