SST et santé mentale : comment accompagner un collègue en détresse psychologique ?

Comprendre la détresse psychologique au travail

Les signes de détresse psychologique

Les signes de détresse psychologique peuvent varier selon les individus, mais certains comportements ou symptômes doivent alerter :

• Changements de comportement : irritabilité, isolement, agitation inhabituelle ou apathie.
• Diminution des performances : erreurs répétées, baisse de concentration, procrastination.
• Signes physiques : fatigue excessive, troubles du sommeil, plaintes somatiques (maux de tête, douleurs).
• Discours alarmants : propos pessimistes ou faisant référence à un sentiment d’impuissance ou de culpabilité.

Il est important de noter que ces signes doivent être évalués dans leur globalité et sur une certaine durée avant de conclure à une détresse psychologique.

Les causes possibles de la détresse psychologique au travail

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à la détresse psychologique d'un collaborateur :

• Charge de travail excessive : objectifs trop élevés, manque de ressources.
• Climat relationnel dégradé : conflits entre collègues, harcèlement.
• Manque de reconnaissance : absence de retour positif, sentiment d'inutilité.
• Problèmes personnels : difficultés financières, deuil, rupture.

Reconnaître ces facteurs permet de mieux comprendre la situation et d’adapter son accompagnement.

Le rôle du SST face à un collègue en souffrance

Identifier sans diagnostiquer

Le SST n’est pas un psychologue. Son rôle consiste à observer, identifier les signaux de détresse et offrir une oreille attentive. Il ne s’agit pas de poser un diagnostic, mais d’être un point d’entrée vers des solutions adaptées.

Maintenir une posture éthique

L’écoute doit rester bienveillante, sans jugement ni intrusion dans la vie privée. Le SST doit respecter la confidentialité et s’abstenir de diffuser des informations sans le consentement de la personne concernée.

Orienter vers des professionnels

Le SST peut guider la personne vers des ressources spécialisées :

• Le médecin du travail.
• Les services de santé au travail (psychologues, assistantes sociales).
• Des numéros d’aide accessibles en cas d’urgence (Samaritains, ligne d'écoute).

Comment accompagner un collègue en détresse psychologique

Adopter une écoute active

L’écoute active consiste à accueillir la parole de l’autre sans interrompre ni minimiser ses émotions. Voici quelques conseils :

• Maintenir un contact visuel pour montrer votre attention.
• Reformuler les propos pour vérifier votre compréhension.
• Éviter les phrases telles que « Ce n’est pas si grave » ou « Tu exagères ».
• Faire preuve d’empathie en reconnaissant la difficulté de la situation.

Créer un espace de dialogue sécurisant

Proposez une conversation dans un lieu calme et confidentiel. Montrer que vous êtes disponible et prêt à écouter peut suffire à désamorcer une partie du stress ressenti.

Proposer des actions concrètes

Si la personne accepte votre aide, proposez des pistes :

• Organiser une rencontre avec le médecin du travail.
• Prendre un rendez-vous avec un professionnel extérieur.
• Suggérer un aménagement temporaire des tâches.

Ces actions doivent être présentées comme des propositions, jamais comme des obligations.

Les limites de l’intervention du SST

Respecter ses propres limites

Le SST doit éviter de s’investir au-delà de ses compétences ou de se substituer à un professionnel de la santé. Une implication excessive peut entraîner un sentiment de responsabilité ou d’impuissance.

Agir dans le cadre de la prévention

La mission du SST s’inscrit dans un cadre préventif. Cela signifie :

• Signaler les situations à risque au médecin du travail ou à la hiérarchie.
• Participer à des actions de sensibilisation à la santé mentale au sein de l’entreprise.
• Collaborer avec les services RH pour mettre en place des initiatives de bien-être.

Bonnes pratiques pour prévenir la détresse psychologique

Sensibiliser les équipes

Organiser des formations et des ateliers sur la santé mentale peut aider à déstigmatiser le sujet. Concept Sécurité Formation propose des modules spécifiques pour former les SST à la gestion de la santé mentale au travail.

Créer un environnement bienveillant

Favoriser une communication ouverte et un climat de respect mutuel limite les tensions. Les employeurs peuvent mettre en place des systèmes de feedback réguliers pour identifier les problèmes rapidement.

Encourager l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle

Promouvoir des horaires flexibles, des pauses régulières et des initiatives de déconnexion contribue au bien-être global des collaborateurs.

Impliquer les managers dans la prévention

Les managers jouent un rôle déterminant dans la détection précoce des signaux de détresse psychologique. Former les responsables à reconnaître ces signaux et à dialoguer efficacement avec leurs équipes permet de renforcer le maillage préventif au sein de l’entreprise. Une formation dédiée à la gestion des risques psychosociaux peut être une excellente initiative pour développer cette compétence.

Évaluer régulièrement la qualité de vie au travail (QVT)

Mettre en place des enquêtes régulières sur la qualité de vie au travail permet de recueillir les perceptions des salariés sur leur environnement. Ces données offrent une base solide pour identifier les points de tension et orienter des actions correctives. Les SST peuvent jouer un rôle clé en relayant les retours des collaborateurs et en contribuant à des solutions adaptées.

Accompagner un collègue en détresse psychologique est une mission sensible qui nécessite à la fois empathie, vigilance et connaissance des ressources disponibles. Les SST ont un rôle précieux à jouer en tant que points de contact et facilitateurs, mais ils doivent agir dans le respect de leurs limites et des procédures en place.